Par Renée Lebeuf, astrologue professionnelle
Il se vit en ce moment une conjonction entre Chiron, astéroïde situé entre Saturne et Uranus, et Eris, planète naine située dans la large bande de Kuiper au-delà de Neptune. Pour donner une échelle de grandeur, Eris a une orbite autour du Soleil de 556 ans alors que pour Chiron, son orbite est de 50-51 ans. Du 1 pour 10 !
Qu’est-ce que ce duo ajoute aux temps troubles et à tous les autres aspects astrologiques importants que l’on vit en ce moment ?
Données astrologiques ;
Comme tous les éléments loin du Soleil, l’orbite d’Eris est très allongée. Eris est entrée en Bélier en 1922, dernière entrée en 1923 et en sortira en 2044. 121 ans dans un seul signe sur les 12 ! Elle stagne actuellement sur le 25º du Bélier.
Quant à Chiron, il a lui aussi une orbite allongée. Il est entré en Bélier en 2019 et le quittera définitivement en 2026. On a donc 7 ans de présence en Bélier.
Il y a eu une première conjonction précise entre Chiron et Eris en mai 2025, une autre en octobre et une 3e aura lieu en mars 2026. On peut considérer cependant que cette conjonction est active jusqu’en mai- juin 2026 où il y a relâchement. Elle revient à compter d’octobre 2026 jusqu’en mars 2027 si on accepte jusqu’à 2-3º d’orbe.
De plus, une attention sera portée ici aussi au carré à Jupiter qui se joue actuellement jusqu’à la mi-janvier, un carré qui se refait en juin-juillet 2026.
Que représente Chiron et Eris ? Passons par la mythologie qui est toujours une superbe source de renseignement.
Eris :
Eris est fille de Nyx (la Nuit) et mère de la Douleur, de la Famine et autres fléaux. Elle suscite batailles, querelles et anarchie. Dans l’Illiade, elle est la sœur d’Arès, dieu de la guerre ; elle l’accompagne dans ses combats et tient en main l’emblème de la guerre.
Eris, déesse du chaos ou de la discorde, courroucée de ne pas avoir été invitée aux noces de Pelée et de Thétis, s’y rendit néanmoins et apporta aux convives une pomme d’or marquée de l’inscription « kalliste » (pour la plus belle).
Les déesses Héra, Athéna et Aphrodite réclamèrent cette pomme, se jugeant chacune la plus belle. Zeus pour les départager désigna Pâris, fils de Priam, roi de Troie, en tant qu’arbitre de ce concours de beauté.
Pâris essaya d’abord de partager la pomme entre les déesses. Ne réussissant pas, il fit jurer aux déesses de ne pas tirer grief de son choix. Hermès demanda à Pâris s’il voulait que les déesses se mettent nues afin de faciliter son jugement. Bien sûr, répondit-il. Athéna insista pour qu’Aphrodite retire sa gaine magique, son sous-vêtement sexy qui faisait que tous tombaient amoureux d’elle. Aphrodite rétorqua qu’Athéna devrait retirer son casque de combat, pensantqu’elle serait hideuse sans celui-ci.

Alors que Pâris examinait individuellement les déesses, Héra promit de faire de lui le roi de l’Asie et l’homme le plus riche du monde s’il lui remettait la pomme. Pâris répondit qu’il ne saurait se faire corrompre. Athéna quant à elle lui promit de le rendre victorieux dans toutes ses batailles et l’homme le plus sage. Pâris répondit que son monde était en paix. Et Aphrodite l’approcha de si près qu’il rougit, non seulement elle le pressa de n’éluder aucun détail de son corps, mais ajouta qu’il était l’homme le plus beau qu’elle ait vu récemment et qu’il méritait une femme aussi belle qu’elle. Connaît-il Hélène, la femme du roi de Sparte ? La déesse promit à Pâris de faire en sorte qu’Hélène tombe amoureuse de lui. Naturellement celui-ci remit la pomme à Aphrodite. Alors Héra et Athéna partirent furieuses, complotant la destruction de Troie. Ainsi Aphrodite eut la pomme et Pâris les ennuis.
L’amour d’Hélène pour Pâris et son enlèvement par celui-ci, alors qu’elle était promise à Ménélas, roi de Sparte, entraîne la guerre et la destruction de Troie. Et cette guerre dure 10 longues années. Ainsi, à cause d’une pomme qui sema la discorde, un monde s’écroula et un autre advint.
Eris représente donc :
- Tension, discorde, chaos viennent naturellement à l’esprit ici
- Mais aussi l’élément perturbateur qui met à jour les défauts, les tendances négatives de l’humain : l’orgueil, l’envie, l’avidité, la jalousie, l’égoïsme et surtout l’inconscience et la superficialité pour n’en nommer que quelques-unes et qui mènent aux conflits, qui créent le chaos.
- La pomme que l’on retrouve si souvent dans les différentes sources mythologiques est symbole de la connaissance qui peut élever comme faire succomber. Et elle est aussi symbole de fécondité, elle est liée à la séduction et plus noblement à l’amour.
- Et à retenir : du chaos naît un nouvel ordre…
Chiron
Dès sa naissance, Chiron vit des difficultés. Mi-homme, mi-cheval, il est rejeté par sa mère. Celle-ci a été séduite par Saturne qui s’était métamorphosé. Et il est renié par son père qui avait promis à ses frères de n’avoir aucune descendance. Rejeté donc par ses deux parents même s’il est un dieu.
Mais voilà qu’il est pris d’affection par Apollon (Soleil) qui lui transmet tout son savoir et c’est beaucoup : médecine, musique, prophétie, tir à l’arc, poésie…Un grand bagage !
Puis Artémis (Lune) le prend aussi sous son aile pour transmettre à son tour ses connaissances : la chasse, la connaissance des animaux, la botanique, l’art de faire des remèdes, l’astrologie aussi, science de prévision. Il devient d’ailleurs talentueux dans ce dernier domaine et réussit souvent à détourner les effets néfastes des influences célestes sur l’humanité.

Il devient ainsi érudit et sage, d’où son surnom de « Chiron le Sage ». De plus, il est habile. C’est un médecin réputé, d’ailleurs son nom signifie «main guérisseuse ». Et il joue tellement bien de la lyre qu’il guérit souvent avec sa musique seulement.
Chiron est un ami des hommes et roi des centaures auxquels il n’appartient que par sa forme puisqu’il est un dieu. C’est aussi un pédagogue, il transmet à son tour son savoir. Il est l’enseignant d’un grand nombre de héros de l’Antiquité, pour ne pas dire la plupart. En plus de la chasse, de l’art équestre, de l’art des plantes et de la guérison des blessures, il leur enseigne également la philosophie, la morale et la justice. Il profite d’une longue existence heureuse d’immortel et vieillit particulièrement bien jusqu’à ce qu’il soit touché involontairement et incurablement par Hercule.
C’est un accident malheureux qui blesse finalement Chiron et entraîne sa fin. Et c’est Hercule, élève choyé de Chiron qui en est le responsable. Un enchaînement dramatique a provoqué cet accident aux conséquences mortelles. Après un de ses douze travaux auxquels Hercule est tenu en rémission d’un massacre qu’il a commis, il est accueilli par un centaure, Pholos, lui aussi reconnu pour sa sagesse à laquelle s’ajoute une hospitalité proverbiale. Affamé, Hercule demande à manger puis à boire. Pholos lui offre du vin donné par Dyonisos et gardé jalousement depuis quatre siècles. C’est un bien commun des centaures, ceux-ci, alléchés par l’odeur du vin accourent. Ils sont reconnus pour avoir peu de maîtrise devant cette boisson, ils s’abandonnent vite à une ivresse débridée et provoquent agressivement Hercule. Celui-ci les prend en chasse les éliminant de ses flèches reconnues comme foudroyantes de vitesse.
Les centaures en fuite, espérant à la fois désarmer la fureur d’Hercule par la présence de son ancien maître et d’autre part être soignés par Chiron, se retirent où vit celui-ci dans sa retraite. Mais Hercule ne lâche pas et poursuit son attaque avec acharnement. Or, une de ses flèches trempées dans le sang de l’hydre de Lerne qui est un poison mortel, ayant manqué sa destination, va par malheur frapper Chiron au genou (certaines versions parlent de la hanche ou du talon). Hercule, désespéré, accourt promptement, et applique un remède que son ancien maître lui a appris ; mais le mal est incurable.
Le malheureux dieu, condamné à vivre éternellement avec cette blessure, souffrant d’horribles douleurs, prie finalement Jupiter de terminer ses jours. (Le temps écoulé entre sa blessure et sa demande de délivrance est soit indéterminé, soit variable selon les versions). Le père des dieux, touché de sa prière, fait passer à Prométhée l’immortalité que Chiron devait à sa qualité de fils de Saturne. Prométhée est d’un caractère très différent, médecin lui aussi et un autre bienfaiteur de l’humanité. Irrévérencieux, il vole le feu à Jupiter pour le donner aux humains.
Que déduire de tout cela ?
- D’abord un symbole de résilience, malgré le rejet dès sa naissance, il trouve des substituts parentaux de qualité. Et il se montre ouvert à leurs enseignements.
- Ensuite, un symbole de guidance, de pédagogie, reçue et donnée
- La sagesse qui vient de la connaissance, diversifiée et autant intellectuelle que pratique.
- La prévision
- La bienveillance
- Et quand il n’y a plus de solution, savoir se réinventer, passer à un autre mode
(J’ai beaucoup élaboré sur ce mythe dans « Chiron, la blessure qui éveille » Ed. Christian Feuillette)
Eris crée le chaos, il est vrai et on le ressent bien depuis quelques temps. Et bien que ce ne soit pas le seul élément astrologique actuellement à nous signifier un changement de paradigme et un monde en profonde mutation, elle ajoute à cet aspect d’instabilité que nous vivons.
Regardons un peu en arrière
Ces dernières années, il y a eu Uranus qui a fait la conjonction avec Eris en 2016-2017. Il faut noter qu’Uranus est alors encore sous l’effet de son long carré à Pluton, carré qui signifiait un bris de statut quo. Cette conjonction s’ajoute comme moment déclencheur ou du moins comme jalon important sur cette route vers un nouveau monde. Il faut dire qu’Uranus représente aussi un élément provocateur et de surprise. Voici quelques événements qui y sont reliés : élection de Trump entre autres, véritable symbole d’élément disruptif, mais aussi Brexit, expansion de l’influence de la Chine, Crimée prise par la Russie, attentats islamistes, le mouvement « MeToo », cyberattaque d’envergure internationale, 1er robot avec une nationalité (Arabie saoudite).
Pluton a suivi en faisant un carré à Eris en 2020-2021. Il semble que la plus grande perturbation soit venue du Covid-19. Pour une pomme de discorde, c’en fut toute une. Mais il y a eu aussi la mort de Georges Floyd et les manifestations qui ont suivies, la confirmation du Brexit, la chute de Kaboul et le retrait plus que chaotique des Américains de l’Afghanistan, les attaques du Capitol, l’empoisonnement d’Alexei Navalny, etc. Voilà quelques exemples à la fois de l’aspect chaotique d’Eris et d’un Pluton qui bouscule sans ménagement.
La pandémie a non seulement créé une mise sur pause du courant des choses mais elle a exaspéré les divisions déjà en croissance depuis quelques temps. Et elle a provoqué des décisions extrêmes par les différents gouvernements, eux-mêmes déstabilisés, et cherchant à reprendre le contrôle souvent avec un autoritarisme exagéré (Pluton en Capricorne). Différents groupes d’influence ont participé aussi à ces prises de positions entretenant la division. L’atmosphère était saturée de tension. Voilà un bel exemple, d’autre part, d’une Eris mettant en évidence les différents travers humains. Elle provoque tout de même avec le temps une nouvelle façon de voir. Il semble qu’il faille encore un peu de temps pour que cette pilule amère ne soit plus source de divisions.
Et c’est maintenant Chiron qui rejoint Eris
Cette fois, c’est un symbole de sagesse qui s’associe à Eris, après Uranus et Pluton qui encourageaient plutôt sa puissance de perturbation. Enfin, Chiron apporte une pointe d’espoir et surtout un espoir dans les capacités humaines de s’adapter et de se renouveler. Dans la tonitruance des propos qui prennent l’espace actuellement, on peut s’attendre à quelques personnages qui présentent des discours à tonalité différente, apaisants et plus conciliants, cherchant à faire des ponts ou du moins à amener plus de raison. Mais surtout différents éléments seront à la recherche de solutions adaptées à la nouvelle réalité.
C’est en Bélier que cela se joue, signe de leadership. Eris et Chiron peuvent s’entendre pour signifier un changement inéluctable et offrir une voie vers le renouveau. La crise environnementale sera de plus en plus à l’ordre du jour, elle fait partie de cette nouvelle réalité qui demande des solutions (Chiron a la connaissance de la nature). Et il est raisonnable de croire que cette crise en particulier forcera non seulement des innovations mais aussi plus de consensus.
Il y a une grande tension entre ces deux énergies si différentes de Chiron et Eris. Et cette tension est un révélateur des divisions, des visions qui s’opposent, des intérêts contraires qui s’entrechoquent. C’est un révélateur des contradictions et du chaos créé par le manque de dialogue et de recherche de consensus.
Et ces tensions avec ce duo sont vraiment mis en lumière, ce qui encourage une conscientisation du problème qui deviendra de plus en plus évident. Les discours à teneur excessive, qui divisent et qui sèment la confusion, finissent par exaspérer. On en a probablement encore pour un moment, mais la présence de Chiron aux côtés d’Eris sème l’envie de sortir de ces positions divergentes entêtées et stériles. Chiron laisse entendre l’émergence de discours plus constructifs. Par moments, Eris écrase encore en quelque sorte Chiron, criant plus fort. Par le fait même, elle devient dérangeante et alors Chiron peut jouer son rôle qui est de chercher des voies de solutions.
Chiron et Eris qui se coalisent se trouvent à transmettre ensemble le message qu’il y a un passage à une autre réalité à vivre. Blessé par la guerre, Chiron se montre capable de transmettre son rôle de guidance à un autre, se montre capable de s’ouvrir à une autre vision. Nous nous retrouvons dans une situation semblable. La continuité ne peut plus se poursuivre, un système est à bout de souffle, blessé si on peut dire. Et il faut ajouter la crise environnementale qui s’impose comme problème commun à l’humanité. Chiron nous indique que face à l’adversité, il faut faire le deuil de ce qui n’est plus possible et laisser la place à ce qui peut créer le renouveau.
Conjonctions antérieures de Chiron et Eris
Cette conjonction s’est faite en 1917-1918 en Poissons. Nous sommes alors à la fin de la première guerre mondiale qui a signifié, là aussi, la fin d’un monde. Pour ne nommer que quelques exemples, nous trouvons la fin de l’empire allemand et de l’empire austro-hongrois, la fin aussi de l’empire ottoman, la révolution russe, les frontières du Moyen-Orient sont redessinées, et il y a eu la grippe espagnole tuant plus de 20 millions de personnes. Bref, de gros changements sur le plan mondial se sont imposés.
Une autre conjonction s’est faite en 1970-71 en Bélier cette fois-ci. Elle fait suite aux grandes perturbations des années 60. La plupart des pays colonisés se sont maintenant affranchis et on y assiste à de nombreux bouleversements, de nombreux coups d’états entre autres. Au Québec, ce sont les événements d’octobre qui ont perturbé. On vit le premier choc pétrolier, la Chine intègre l’ONU, la naissance du néo-libéralisme. Encore une fois, l’organisation mondiale a bougé.
Le temps d’un passage
Chiron représente la résilience. Pour être constructifs, il faut accepter la réalité, accepter qu’il faille se ressourcer, penser autrement et être prêt à innover. Il faut croire en l’humain comme Chiron, lié à un monde passé, et comme Prométhée, créateur d’un nouveau monde. L’humain a une telle puissance de créativité.
Ce temps de passage aura sa durée, un nouvel ordre doit en émerger. Les transits d’Uranus et de Pluton avec Eris ont provoqué l’onde de choc, assez brutale d’ailleurs, signifiant un changement et mettant en évidence un monde dysfonctionnel. Chiron sème l’idée que de ce passage chaotique, il y aura un renouvellement, une nouvelle forme de stabilité sociale, bien que celle-ci reste toujours relative. Elle est à venir, à inventer. Et Chiron recevant la provocation d’Eris nous dit qu’il faut être prêt à laisser aller ce qui ne va plus.
Chiron-Eris carré Jupiter
En ce moment, ce duo est en carré à Jupiter en Cancer. Cette position de Jupiter stimule des valeurs plutôt conservatrices dans l’ensemble, des valeurs de famille, d’appartenance sociale, de nationalisme et de tradition, mais aussi d’hospitalité et de bienveillance. L’aspect alimentaire lié au Cancer n’est pas à négliger comme sujet dans les circonstances. Ces valeurs sont donc bousculées par Eris-Chiron, il faut les remettre en question dans une certaine mesure. Dans ce monde pluriel dans lequel on vit, on fait face à la question suivante : jusqu’où faire un changement de vision, jusqu’où s’ouvrir sans se perdre, quelles sont les bases sur lesquelles poser les valeurs et assurer le meilleur bien-être général ? La tendance des derniers temps aux positionnements butés demeure, mais encore une fois, Chiron inspire un désir d’apaisement et de se mettre à la recherche d’une voie de sortie plus consensuelle.
Conclusion
Il y a un énorme saut en avant à faire, et il contient une bonne part d’inconnu et cela pour toute l’humanité. Et on est 8 milliards maintenant, la cohésion n’est pas évidente à réaliser, si minimale soit-elle. Une nouvelle façon de se relier est à inventer car les plaques tectoniques ont bougé. On se retrouve en zone instable. Il est vrai que faire face à l’inconnu est inconfortable et que cela peut susciter de la crainte. L’humanité s’est souvent trouvée confrontée à des bouleversements importants, elle a toujours su s’adapter. Et surtout elle a fait preuve d’un immense pouvoir d’inventivité.
On a plus que jamais auparavant une connaissance à la fois scientifique, environnementale, médicale, psychologique, etc., sur tellement de plans que ce superbe potentiel ne peut que nous amener plus loin, nous ouvrir d’autres horizons. Il vaut la peine de garder confiance en l’humain pour savoir se renouveler et faire face aux défis immenses qui sont devant lui. Le temps de de ce passage chaotique ne durera pas. Voilà ce qu’annonce la présence de Chiron aux côtés d’Eris. Pour mieux vivre ce passage, continuons à croire en la capacité humaine, en sa force de résilience, en son désir de mieux-être et d’un mieux-vivre ensemble. Chiron nous en donne le signal.
Renée Lebeuf
© Droits réservés Renée Lebeuf 2025






























































