Par René Le Brodeur, chercheur
Préambule
Tout comme les humains, les grandes nations sont contrôlées par deux rayons ou types d’énergie : le rayon de leur âme et celui de leur personnalité. Une lecture attentive de leur histoire, une observation rigoureuse de leur mentalité, leurs attitudes et idiosyncrasies, permet aux chercheurs d’établir un ordre de corrélations entre leurs types de rayons et leur destinée. Par ailleurs, il est possible d’adjoindre à cette recherche –quand les informations sont disponibles– l’étude de leur signe solaire et de leur Ascendant. Mais il y a davantage à étudier puisque les nations ont leur propre note clé. Cette vibration peut être apprivoisée, dans un premier temps, par l’étude de la devise nationale et des symboles se trouvant sur leur drapeau (aigle, lion, lys, plume, grain de café, faucille, étoile, etc.). Une étude numérologique complémentaire peut aussi s’avérer intéressante lorsqu’elle s’applique à des degrés sur lesquels sont situés soit l’Ascendant ou une planète dominante. Toutes ces combinaisons, une fois réunies, nous donneront un réseau de sens permettant d’arriver à une meilleure compréhension de la destinée nationale, car ce qui se passe dans la conscience humaine est toujours extériorisé et trouve son analogie sur le plan physique.
Les trois modèles référentiels
Chaque nation dispose de trois modèles pour se parfaire sur l’arc évolutif : un modèle émotionnel à travers lequel les désirs et les aspirations sont focalisés, un modèle mental qui façonne la pensée collective et un modèle spirituel incarnant le but à atteindre dans le concert des nations. L’objet de notre étude concerne le Ciel du Canada que nous aborderons à l’aide des paramètres précités. Nous sommes conscients que l’approche adoptée pourra susciter maints questionnements. Cependant, si l’astrologue intuitif veut bien se donner la peine d’évaluer sans préjugé la somme des informations livrées, il trouvera là matière à réflexion et, surtout, à observation. Il ne s’agit pas tant de faire table rase de tout ce qui a été écrit sur le Thème de Fondation du Canada que de trouver un thème-référent susceptible de faire consensus. Si la plupart des astrologues s’entendent pour prendre la date du 1er juillet 1867 comme point de départ de la naissance du Canada tel qu’on le connaît aujourd’hui, qu’en est-il exactement ? En d’autres termes, est-ce que la date arrêtée pour minuit ou midi le 1er juillet 1867 constitue l’ultime date de référence pour un astrologue ? Une date qui ne saurait être remise en question, car elle aura démontré sa prévalence dans toutes les recherches astrologiques entreprises sur la nation canadienne ?
La réponse est bien entendu : NON. Pour peu que le chercheur entreprenne une étude rigoureuse des trois modèles énoncés ci-devant, en les confrontant à l’histoire de la nation, il constatera très rapidement –avec preuves à l’appui– que le Canada n’est pas doté d’une personnalité Cancer. Encore moins d’une «Constitution» Cancer.
Le véritable début
La date du 1er juillet 1867 marqua la fin d’un processus dans lequel la volonté d’affirmation nationale impliquait la recherche d’une plus grande justice dans la reconnaissance des pleins droits. Or, l’astrologie s’intéresse aux débuts d’un processus, lequel se concrétise en action dans un continuum temporel. C’est pourquoi le véritable début de l’histoire canadienne –considéré sous l’angle d’une gouvernance pérenne – se situe immédiatement après la Conquête britannique, au moment où le Roi Georges III jette les bases de la future administration coloniale du Canada. Cet événement est survenu le 7 octobre 1763 à Londres. C’est la date à partir de laquelle nous avons dressé l’horoscope du Canada –la date de la Proclamation royale de 1763 et dont tous les historiens reconnaissent l’importance–. Cette date par ailleurs permet de prendre en compte toute une série d’événements fort importants dans la vie canadienne, comme l’arrivée des Loyalistes, l’Acte constitutionnel de 1791, la guerre canado-américaine de 1812, la rébellion de 1837, l’Acte d’Union de 1840 et les jalons menant à la Confédération de février à mai 1867. Gardons toujours en mémoire que le Canada d’aujourd’hui est un enfant de l’Empire britannique, tout comme le sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cette réalité historique exclut ipso facto comme base de recherches tous les Ciels antérieurs à 1763. Par contre, si on se livre à une analyse des Ciels du Québec et/ou de l’Acadie, on pourra prendre des Ciels antérieurs à la signature du Traité de Paris (1763), lequel cédait définitivement le Canada au Royaume-Uni.
Au début de son histoire, le Canada est UN. Puis, il se divine en Bas et en Haut Canada. En 1867, il devient QUATRE. Et il s’élargit jusqu’à DIX (Terre-Neuve) et enfin jusqu’à TREIZE (avec les territoires nordiques). Nul autre signe que la Balance ne peut expliquer historiquement cette recherche d’assemblage des parties. Le Ciel d’octobre 1763 constitue la matrice de la destinée canadienne. Mais depuis tout ce temps, les énergies, ou balises de départ, ont changé puisque les Canadiens ont éliminé les énergies dépassées. À chaque cycle de son développement, les énergies arrivées à échéance ont été remplacées par la Loi cosmique de remplacement. Ce qui signifie que les modulations planétaires d’origine ont subi une transmutation. Dit autrement, la pulsation de Saturne au moment de la Proclamation royale n’est plus tout à fait la même de nos jours parce qu’elle obéit à la pulsation cosmique gouvernant la destinée de la nation. La pulsation de tous les corps planétaires est responsive aux énergies des époques de changement.
Les signes régissant le Canada
Le thème de fondation du Canada ne fait pas encore l’unanimité au sein de la communauté astrologique. Certains accorderont leur préférence au thème du 1er juillet 1867. D’autres, à celui de 1608 ou encore à celui de 1534. Si on accordait crédit à ces hypothèses, on devrait en accorder autant au Ciel de mai 1603 (Tadoussac) ou à une date encore plus énigmatique remontant à la fondation de l’Acadie. À travers toutes ces possibilités, nous avons cependant une piste de première importance, piste qui a été donnée par la Hiérarchie spirituelle de notre planète. Cette Source propose aux chercheurs de travailler sur un Ciel comportant le Soleil dans le signe de la Balance et l’Ascendant dans le signe du Taureau. Cette information a été livrée dans l’ouvrage Destinée des nations d’Alice A. Bailey qui analyse certains paramètres ésotériques dans la constitution énergétique de quelques nations. En fait, il a été proposé aux chercheurs (que nous sommes) de considérer cette information et de la prendre comme hypothèse de recherches afin de nous en démontrer la véracité. Pendant quelques semaines, nous nous sommes donc livrés à cet exercice. Or, la seule date pouvant convenir à la réunion vraisemblable de ces deux paramètres est celle du 7 octobre 1763, date de la Proclamation royale dont il vient d’être question plus haut. Nous avons finalement dressé l’horoscope pour 18 heures, heure locale de Londres. [1] Dans ce créneau horaire précis, nous avions un Soleil dans le signe de la Balance et un Ascendant dans le signe du Taureau. Autre fait historique à garder en mémoire : le Canada, au plan constitutionnel, est assujetti à la Couronne britannique. C’est-à-dire que le chef de l’État canadien est la Reine Élisabeth comme le sera son fils, Charles, après son décès. Et le Gouverneur Général agit comme le représentant de la Reine, même si cette fonction demeure plutôt honorifique. C’est pourquoi le Ciel du Canada doit avoir comme Point primordial d’érection horoscopique la ville de Londres et non pas celle d’Ottawa.
La validation de la date et de l’heure
Mais il fallait vérifier l’hypothèse, et la façon la plus simple d’arriver à des conclusions significatives consistait à relever les dates de toute une série d’événements historiques majeurs, survenus entre 1763 jusqu’à nos jours. Si l’hypothèse s’avérait juste, les transits solaires devaient établir des points de contacts significatifs avec les facteurs planétaires du Ciel étudié. Et qui plus est, certains de ces transits devaient exercer un impact sur les axes du thème. Nous avons commencé notre analyse par deux événements majeurs : l’adoption de la Loi sur l’Assurance-maladie de juillet 1970 et celle de la Loi de la Prestation canadienne d’urgence (la PCU) de mars 2020. Les transits solaires devaient bien entendu éclairer deux planètes en lien avec ces événements, à savoir Vénus (les flux financiers) et Jupiter (la gestion des programmes d’assistance financière au plan universel). Or, ces transits étaient tout à fait probants. La deuxième étape consistait à vérifier la position de Jupiter dans un secteur de flux financier. Ou en rapport avec ce secteur –l’axe des secteurs deux et huit–. Dans le thème étudié, la position de Jupiter pour l’heure d’érection de l’horoscope intégrait la planète dans le secteur deux. Tout ceci en domification Regiomontanus. Historiquement, le Canada est un pays riche et cette richesse doit pouvoir être expliquée dans un Ciel de Fondation, même si dans ce cas-ci la figure horoscopique n’est pas à proprement parler un Ciel de Fondation.
Mais à quelle heure cette Proclamation royale s’est-elle déroulée ?
Le principal obstacle ayant trait à l’acceptation de notre hypothèse de départ –même si elle peut sembler recevable en ce qu’elle est éminemment vérifiable par la somme des transits ayant résonné sur les significateurs par analogie– se trouve dans l’incapacité de pouvoir vérifier l’heure exacte de l’événement. C’est-à-dire l’heure à laquelle s’est déroulée la Proclamation royale. Des recherches historiques pourraient arriver à préciser le moment de la journée où le Roi Georges III a lu cette proclamation ou encore l’a signée. Mais encore ici, nous resterions dans une zone de flottement, car il aurait fallu que l’heure soit rigoureusement consignée. Un autre point est à considérer : à quel moment de la séance doit-on accorder la primauté ? Au moment où le Roi commence à lire le texte de la Proclamation ? Au moment où il en termine la lecture ? Au moment où il la signe ? Quel est ce moment clé pour arrêter l’horoscope ? Impossible d’y parvenir par cette façon de procéder. Si on tient compte aussi du fait que le véritable début devrait être le moment où les conseillers du Roi ont commencé à discuter de la problématique de la gestion territoriale du Canada, nous augmentons encore une fois le degré de difficulté.
La meilleure façon de sortir de l’inextricable de ces questionnements consistait à notre avis à prioriser l’information donnée dans l’ouvrage Destinée des nations, ouvrage révélant aux chercheurs le signe à l’Ascendant du Canada, à savoir le Taureau. Et pour obtenir, après calcul, un Ascendant dans ce signe en ce 7 octobre 1763, nous devions nécessairement composer avec une plage horaire commençant autour de 18 heures (heure locale de Londres). L’étape suivante consistait à déterminer la position en degrés des axes de l’horizon et du méridien. Pour arriver à des conclusions significatives, il nous a fallu faire la liste des transits affectant les significateurs par analogie au plan historique (politique, économique, culturel, migratoire, social, etc.). Et planétaire aussi lorsqu’il était question de guerres mondiales. Si la majorité des transits résonnaient bien sur les planètes, d’autres ne trouvaient pas nécessairement leur place. Or, c’est ici qu’intervenait la qualification des transits sur les angles du thème pressenti. Grosso modo, c’est de cette façon, à la fois intuitive et cognitive (déduction et computation des données) que nous sommes parvenus à déterminer les axes du Ciel canadien.
Quelle est la personnalité astrologique du Canada ?
Le Canada n’a pas d’office une personnalité Cancer, même si on peut retrouver à certains moments de son histoire des traits distinctifs de cette signature zodiacale. La somme des événements marquants de l’histoire canadienne ne corrobore pas une personnalité cancérienne. La personnalité du Canada ne pourra pas être déterminée si on ne prend pas en compte les trois autres bras de la Croix Cardinale sur laquelle son Soleil est situé. Pourquoi ? D’abord, parce qu’il n’y a pas pour l’instant d’homogénéité entre chacune des constituantes de la fédération. La nation est encore trop jeune pour faire résonner sa note clé. Elle y parviendra bien entendu au fil des siècles, tout comme les États-Unis d’ailleurs. Les provinces maritimes forment un bloc ; le Québec et l’Ontario un autre avec leurs spécificités régionales ; les provinces centrales ont leurs particularités et la Colombie canadienne réussit la synthèse entre l’Asie et l’Amérique du Nord. Ce qui explique pourquoi la personnalité du Canada, en tant que nation, va du conservatisme le plus pur à l’avant-gardisme le plus revendicateur en passant par un tempérament aspirant à relier ses extrêmes. Une étude détaillée du signe de la Balance permettrait aussi d’arriver à ces conclusions significatives en rapport avec les vices de ce signe, dont son caractère obtus à l’occasion. N’importe quel astrologue peut arriver à cerner la personnalité Balance de la nation ; là n’est pas la difficulté. Ajoutons que cette étude devra prendre en compte le côté contemplatif de la Balance, car les Canadiens vivent dans de larges espaces –ou du moins peuvent s’y fondre– devant lesquels ils peuvent devenir tout à fait contemplatifs. Le besoin de contemplation est inhérent à l’essence subjective de la Balance.
La Croix cardinale et ses quatre bras
S’il est évident que la Balance colore davantage dans sa ligne de moindre résistance la destinée canadienne, n’empêche que l’adjonction des trois autres bras de la Croix Cardinale vient enrichir son parcours. Oui, le Cancer triomphe dans certaines régions en raison de leur attachement à la Couronne britannique. Cela a pu être confirmé notamment dans la grande bataille pour l’adoption du drapeau national. Le Bélier, quant à lui, initie divers processus parmi lesquels le Canada reste pionnier. L’arrivée du téléphone en est un exemple probant, bien que l’invention ait été attribuée à plusieurs chercheurs, dont Antonio Meucci qui en reçut la paternité historique en 2002. La signature Bélier est aussi reconnaissable à travers les inventions suivantes : le walkie-talkie, le sonar, le procédé cinématographique Imax, le canadarm, le blackberry, la motoneige, le four électrique, la corne de brume, le stimulateur cardiaque et l’insuline. En ce qui a trait au Capricorne, nous trouvons un grand nombre de mystiques et de chefs de gouvernement ayant fait leur marque, qu’importe qu’ils soient nés ou non dans le signe du Capricorne.
L’apport spécifique de la Balance
En regard du signe de la Balance, l’instauration du système de péréquation en 1957 entre les provinces et le pouvoir central dénote ce besoin de justice inné qui caractérise la nation. Pays pacifique, le Canada n’a jamais déclenché de guerre et était jusqu’à tout récemment reconnu pour sa bonne diplomatie et comme force d’interposition –par le biais de son armée– entre divers belligérants. À ce chapitre, deux figures marquantes serviront l’humanité en regard de la paix et de la justice. La crise du canal de Suez (1956) convainc Lester Pearson de l’importance de déployer une force d’intervention onusienne pour tenter de résoudre les conflits. Pearson recevra le Prix Nobel de la Paix en 1957 pour cette initiative. En ce qui concerne la justice, signalons que Louise Arbour assumera la présidence de la Cour pénale internationale pendant quelques années avant de devenir Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme. Toute l’histoire de la nation canadienne reste empreinte d’un désir de maintenir de justes relations humaines, que ce soit dans les rapports interpersonnels, les rapports interprovinciaux ou les rapports internationaux. C’est pourquoi le signe de la Balance colore d’abord la personnalité canadienne. Certes, de par la Loi des Clivages, persiste encore une forme de racisme chez des couches sociales non alignées spirituellement. Mais dans l’ensemble, l’opinion publique canadienne est largement favorable à l’instauration d’une paix universelle. Ce en quoi la Balance se porte garante. Quant à position solaire en secteur sixième, elle incite tous les Canadiens à démontrer leur affinité avec le développement de l’Univers, car entrer dans le courant de l’évolution présuppose d’adopter un processus d’auto-perfectionnement constant pour gagner un territoire (psycho-spirituel) où la tension sera la plus élevée dans le Cosmos. Et si la chaîne des actions n’est pas en accord avec l’Univers, pour le progrès, pour l’Unité, alors la chaîne des actions collectives restera sans valeur.
L’indispensable travail du temps
Parvenir au stade des justes relations humaines en tant que réponse à la vie de la pensée intérieure et à la conscience subjective n’est pas immédiat. Cela vaut à la fois pour l’individu et pour une nation. «Il faut beaucoup de temps (spécialement dans les premiers stades), pour qu’une idée fasse son chemin dans le mental de l’homme et de là dans le cerveau, puis conditionne la nature émotionnelle. Plusieurs vies, par conséquent, peuvent être nécessaires pour enregistrer les effets de ces énergies sur la vie de la pensée et la réponse de la vie sur le plan physique, une fois qu’elles ont été saisies.»[2] Cependant, compte tenu de la jeunesse de la nation, le travail d’harmonisation de la Balance mettra un certain temps à devenir effectif, mais avec un peu d’observation (au plan historique), il est loisible de constater que plusieurs serviteurs de la nation sont fortement imprégnés de cet idéal de justice.
Il nous reste maintenant à examiner la relation de la Balance avec deux autres signes : le Bélier et le Verseau. Ces trois signes forment un triangle majeur de première importance via Uranus qui assume la régence à partir des trois niveaux de manifestation : la régence orthodoxe, ésotérique et hiérarchique. Le travail de ces trois signes dans le Ciel canadien doit être saisi comme un travail de synthèse majeur qui, par l’intelligence éclairée de la Balance, fusionne les processus évolutifs de leur début (par la Volonté dynamique du Bélier) jusqu’à leur concrétisation finale dans le Verseau (signe organisateur par excellence). La Loi des Triangles qui les rend opérationnels au sein d’un vaste ensemble fait en sorte que les puissances des énergies sont distribuées d’après l’identité. Et la puissance des énergies les plus subtiles sera toujours absorbée par les organismes les plus sensibles. Par conséquent, c’est par ces énergies que les serviteurs de la nation les plus éveillés entrent en contact afin d’œuvrer au plan évolutif prévu. C’est ce qui explique par ailleurs pourquoi l’évolution du Canada s’enrichit constamment par l’apport de chacune des composantes de ce triangle. La personnalité Balance à elle seule ne pourrait pleinement s’exprimer par la traction de l’Aimant cosmique si elle n’était pas attirée par un processus de corrélation universelle. «Le magnétisme cosmique, faut-il le rappeler, réunit les nations, les races, les parties du monde, les aspects de l’évolution, les arcs de conscience et les manifestations de toutes les attractions». [3]
Le principe des poupées russes
Il existe un principe selon lequel l’effet d’emboîtement d’un objet à l’intérieur d’un objet similaire devient un facteur relationnel de grande importance. Il est possible d’appliquer ce principe à des modalités immatérielles comme nous le propose l’astrologie, à savoir que toute l’histoire canadienne s’enchâsse dans toute une série de thèmes-événements qui mettront en valeur (en résonance) les mêmes significateurs par analogie de la première figure horoscopique.
En poussant plus loin la déduction, nous reconnaîtrons la fonction récursive de l’astrologie en regard de chacun de ces thèmes. Cela s’avère d’autant plus vrai que «l’astrologie définit précisément le magnétisme cosmique, la date où les événements peuvent se produire; on peut donc les définir avec précision lorsqu’on accepte le magnétisme cosmique comme pouvoir moteur dominant».[4] Pour illustrer cette théorie (qui combine à la fois le principe du magnétisme cosmique et son corollaire, la récurrence des impacts énergétiques), nous nous sommes employés à vérifier si les transits solaires des grands moments de l’histoire canadienne avaient une résonance dans d’autres Ciels postérieurs à celui d’octobre 1763. À ceci, nous répondons par l’affirmative, car les Ciels de mars 1867, celui de mai 1867 et celui du 1er juillet se montrent tous aussi responsifs à divers degrés aux transits analysés. C’est donc dire que ces Ciels s’emboîtent les uns dans les autres ou se télescopent, en quelque sorte. Jusqu’à un certain point, ils sont psychométriquement valables puisque l’énergie suit la pensée. Ainsi nous pouvons dire que toutes les propriétés de chaque phénomène cosmique –soit l’ensemble des potentialités contenues dans tous les Ciels postérieurs à celui d’octobre 1763–, dépendent les unes des autres, et que la qualité de chaque manifestation subséquente provient de l’effort précédent. Cependant, pour peu que tous ces thèmes soient fonctionnels jusqu’à un certain point, ils ne reflètent pas pour autant le véritable début du processus qui conduira à la gouvernance du Canada telle qu’elle est actualisée de nos jours. Et tous ces Ciels ne nous donnent pas l’essence de la personnalité et de l’âme de la nation. Tout chercheur en astrologie devra se livrer tôt ou tard à ce genre d’analyse s’il veut parvenir à approcher au plus près de la vérité.
Le symbole du nombre onze dans le drapeau canadien
Le drapeau canadien, composé d’une feuille d’érable trilobée, comporte onze pointes, ce qui ne relève pas du hasard puisque le nombre onze est le nombre de l’Initié. Avant tout, il convient de se rappeler que l’étude du symbole faite exotériquement implique l’emploi du cerveau et de la mémoire. Si l’on se consacre «à l’étude de la ligne, la forme, le nombre et l’aspect extérieur général, il faut savoir que chaque ligne a une signification, que tous les nombres ont leur sens et que toutes les formes sont les symboles d’une qualité et d’une vie intérieure». [5]
Le nombre onze a une signification très importante dans la destinée subjective de la nation canadienne, tout comme la devise nationale par ailleurs. Dans l’horoscope, ce nombre signale l’importance accrue du secteur onze pendant l’Ère du Verseau. Et par bonheur, le Canada dispose d’un Ciel dont le secteur onze se trouve dans le signe du Verseau. Autre aspect intéressant du Ciel canadien : la position de la planète Neptune qui exerce une influence considérable dans la vie de la nation.
Neptune impacte l’ensemble du Ciel canadien
Si le nombre onze accuse une importance certaine dans le Ciel canadien, le nombre neuf l’est tout autant, car il représente le nombre de l’Initiation en ce qui concerne l’Humanité prise comme un tout. Numérologiquement parlant, la planète Neptune, sise à 27° du Lion, consolide tout le réseau analogique de ce nombre (2 + 7 = 9). Aussi Neptune joue-t-elle un rôle majeur pour susciter à partir de la base Cancer du Fond de Ciel canadien –base qu’elle régit– une force vive susceptible de conduire de façon progressive la nation jusqu’à l’incorporation des valeurs du Verseau. Notons aussi que les planètes Vénus et Mars sont situées sur des degrés à valeur numérale «neuf». Dans le Ciel canadien, Neptune occupe le secteur cinq. Bien que la planète ne soit pas en secteur cardinal, elle accuse une très forte accentuation par le fait qu’elle aspecte l’ensemble des facteurs planétaires (sauf Saturne) et l’axe de l’horizon et du méridien. Neptune est le régent ésotérique du Cancer, mais il possède aussi une grande puissance dans le signe du Lion en ce qu’il lui procure «une orientation idéaliste à savoir la dévotion à l’égard d’un objectif.»[6] Et malgré le fait que la planète ne fusse pas découverte lors de la Proclamation royale de 1763 –la responsivité à l’égard de ses énergies étant nulle pour la plupart des Canadiens de l’époque–, Neptune demeurait influente comme significateur par analogie dans ses ramifications physiques. Il est intéressant par exemple de constater que la guerre canado-américaine a connu ses origines sur la mer, le Ciel du 18 juin 1812 en fournissant un éloquent rappel.
Neptune et la devise nationale
Rappelons la devise nationale du Canada : «A mari usque ad mare». En d’autres termes : «D’une mer à l’autre». Puisque cette devise consacre l’importance de l’élément EAU dans la destinée de la nation, elle doit être perceptible dans l’horoscope du Canada. Nous savons tous que Neptune est le significateur par analogie (au plan physique d’abord) des eaux, du sang, de la sève et du pétrole pour ne parler que de ces manifestations les plus visibles. Le Canada étant par ailleurs un pays de pénétration par voie maritime et fluviale, les nombreux naufrages survenus depuis la colonisation européenne affichent tous une résonance avec le Ciel canadien. Le thème du naufrage de L’Empress of Ireland dans la nuit du 29 mai 1914 au large de Rimouski est fort explicite per se et en raison de ses rapports avec les planètes mortifères courantes (Mercure, Mars et Pluton). Bien entendu, la planète Neptune du Ciel canadien est aspectée par le Soleil du jour.
Est-il besoin de rappeler que les Chutes Niagara constituent l’attraction touristique majeure du Canada ? Faut-il rappeler que la feuille d’érable est composée entre 80% et 90% d’eau. Et que la sève des érables donne le sirop au gré d’un processus d’évaporation directement en lien avec Neptune ? À cet effet, il faut préciser que l’évaporation de la sève constitue un processus microcosmique semblable au grand processus macrocosmique, car «dans le mystère de la mer et le secret de son dessèchement, [git la signification occulte] de Neptune, planète d’absorption». [7] Faut-il souligner que le Canada compte cinq grands Lacs qui sont autant de mers intérieures ? Faut-il rappeler enfin que le Canada est l’un des rares pays au monde à disposer d’autant de réserves d’eau douce ? Une analyse technologique des procédés d’extraction des sables pétrolifères (bitumineux) de l’Alberta démontrerait sans conteste le rôle majeur joué par Neptune dans tout ce processus.
Neptune et l’univers des médias
Sur le plan supra-physique, le plan émotionnel ou astral notamment, la dyade Vénus-Neptune nous introduit d’emblée dans le domaine des jeux vidéo. Il faut savoir à cet effet que Montréal est devenu depuis quelques années l’une des cinq leaders dans la production de jeux vidéo. La position de Neptune en secteur cinq du Ciel du Canada corrobore ce constat. Neptune par ailleurs, régissant le plan astral, peut être associée à toute la dimension audiovisuelle des arts de diffusion de masse, en ce que les spectateurs, les regardeurs ou les joueurs sont littéralement aspirés –métaphoriquement parlant– par une mer d’images et de sons. Ils peuvent littéralement s’y «noyer».
Neptune et la musique
Autre observation intéressante dans les avenues neptuniennes : la création des Jeunesses Musicales du Canada le 23 août 1949 dans une plage horaire où la Lune transitait la planète Neptune. À cet égard, la position de la planète Neptune dans le Ciel canadien propulse le volet enseignement de la musique auprès des jeunes musiciens talentueux. Et qui plus est, Gilles Lefebvre, fondateur des JMC, s’investira dans l’expansion de ce mouvement à travers la création de l’Orchestre mondial des jeunesses musicales (OMJM) en 1969.
Un autre créateur de la musique canadienne porte le nom de Jean Carignan, le meilleur violoniste folkloriste canadien de tous les temps et dont la renommée a été marquante à l’échelle mondiale. Précisons que le Soleil natal de Jean Carignan (14° du Sagittaire) aspectait le Soleil du Ciel du Canada d’un tridécile, un aspect de haute créativité pouvant expliquer cette capacité unique d’intégrer des styles violonistiques québécois, écossais et irlandais. Force est donnée de reconnaître le rôle majeur de la planète Neptune dans ses meilleures avenues artistiques, à tel point que nous sommes en droit de la déclarer dominante planétaire dans le Ciel canadien. S’il faut justifier ce point de vue, nous dirons qu’à l’Ère du Verseau-Lion, l’axe des secteurs XIe et Ve doit maintenant être considéré tout aussi important que l’axe des secteurs cardinaux. Pourquoi ? Parce que par la poussée des forces uraniennes, la créativité mondiale a commencé à exploser (secteur V) et les initiatives de groupe ont pris une ampleur telle qu’il est impossible d’ignorer leurs multiples influences pan-planétaires.
Neptune au plan psychique
Sur le plan psychique, Neptune régissant les Poissons à l’échelle de la masse rend possible le passage des pouvoirs psychiques inférieurs en facultés supérieures d’impressions spirituelles. Dit autrement, Neptune ouvre les portes de l’inspiration. Mais pas de n’importe laquelle. Pour qu’il y ait «impression reconnue», il doit y avoir sur les plans supérieurs un collectif d’émetteurs. Or, il se leurre celui qui s’attribue à lui-même (à lui seul) le processus d’inspiration. L’inspiration supérieure vise toujours le Bien d’ensemble. Ceux qui deviennent sensibles à l’impression supérieure –astrale-bouddhique par essence– apprennent ensuite à enregistrer le besoin humain, à comprendre ainsi où il y a possibilité d’aider et où leurs frères en humanité peuvent être servis.[8] C’est dans cette voie que s’inscrit le Neptune du Ciel du Canada. Les individus qui réagissent positivement à la planète travaillent d’abord sur les plans subjectifs de la manifestation ; par la suite, leur activité s’investit dans un vaste programme de «sauvetage» à l’endroit des plus démunis. Ce travail n’accuse pas toujours une forte visibilité.
La dyade Balance et Taureau : un tandem opérationnel
En conclusion, si les nombres, les symboles et les mantras –appelés devises nationales– exercent une influence dans tous les commencements, on peut aussi affirmer que «les luminaires prévoient les dates les plus précises de la vie [de la nation] et de son expiration. Puisque la fin d’un cycle est aussi le commencement, la manifestation d’une nouvelle vie est affirmée par une seule et même loi».[9] La date du commencement conscient d’une nation relève de la loi d’impulsion de la vie. Et de ce fait, les astres qui président à sa destinée créent en conformité avec l’attraction qui leur est inhérente. Au moment du grand passage vers une volonté d’affirmation nationale –comme nous le confirment, au plan constitutionnel, les dates de 1791, 1840, 1867–, la nation n’est pas toujours consciente de sa propre direction. Mais par la puissance de ses aspirations, polarisées par ses leaders, sont attirées les énergies planétaires correspondant à la tension de ses désirs. Dans ce processus évolutif, seuls les esprits qui ressentiront la tension supérieure pourront s’efforcer vers le prédestiné. On peut les appeler les constructeurs de la nation.
Toutes réflexions faites, les deux signatures zodiacales colorent bien la destinée de la nation canadienne. En effet, nous y trouvons, sur les deux plateaux de la Balance, «les deux opposés qui se confirment mutuellement. Alors qu’une partie lutte pour la possession (Ascendant Taureau du désir) de ce qui est visible, l’autre partie lutte pour l’invisible (Ascendant Taureau de l’Illumination). C’est ainsi qu’à une époque de réaction cosmique, l’humanité se divise d’une part en êtres esclaves de leur désirs et d’autre part en êtres qui s’efforcent à la coopération cosmique». [10] Le Canada n’échappe pas à ce choix spirituel confirmé par la Balance, le signe des choix par excellence.
Nul ne peut contester que les astres soient destinés à être les guides du genre humain, car les astres président à la naissance des nations comme des individus. Ainsi, les astres promulguent le karma. Si le véritable sens imparti au mot karma est celui de «Force en action», une nation qui arrive à réaliser le pouvoir du karma, en s’efforçant d’exprimer ses meilleures aspirations, suivra naturellement un chemin parallèle à celui de l’énergie universelle. La somme des efforts collectifs attirera ainsi tous les efforts créateurs. Le futur ne peut être construit qu’ainsi.
Bibliographie
Association Agni Yoga (1981), Infinité 1, Toulon, 378 p.
Association Agni Yoga (1983), Infinité 2, Toulon, 250 p.
Bailey, Alice A. (1960), La télépathie et le corps éthérique, Éditions Lucis, Genève, 292 p.
Bailey, Alice A. (1972), Le mirage, problème mondial, Éditions Lucis, Genève, 199 p.
Bailey, Alice A. (1971), Astrologie ésotérique, Éditions Lucis, Genève, 626 p.
Bailey Alice A. (1973), Un traité sur le feu cosmique, Éditions Lucis, Genève, 1102 p.
Ouvrage suggéré
De Surany, G.B. (1977), Manuel d’astrologie mondiale, Éditions Alban, Collection Études initiatiques.
Notes
[1] Les recherches de l’astrologue G.B. de Surany l’ont conduit à proposer le 3e décan de la Balance pour la position solaire du Ciel canadien. Notre recherche exclut cette possibilité puisqu’elle opère à partir d’un événement historiquement daté.
[2] Bailey, Alice A. (1971), Astrologie ésotérique, Éditions Lucis, Genève, p. 370.
[3] Association Agni Yoga, (1981), Infinité 1, Toulon, p. 133.
[4] Idem, p. 141.
[5] Bailey, Alice A. (1972), Le mirage, problème mondial, Éditions Lucis, Genève, p. 8.
[6] Bailey, Alice A. (1971), Astrologie ésotérique, Éditions Lucis, Genève, p. 277.
[7] Bailey, Alice A. (1973), Un traité sur le feu cosmique, Éditions Lucis, Genève, p. 759.
[8] Bailey, Alice A. (1960), La télépathie et le corps éthérique, Éditions Lucis, Genève, p. 108.
[9] Association Agni Yoga (1981), Infinité 1, Toulon, p. 279-280.
[10] Association Agni Yoga (1983), Infinité 2, Toulon, p. 79.
Tous droits réservés – René Le Brodeur – 31 mai 2021. L’auteur demeure seul responsable du contenu de son article.